LE CHEMIN DE FER A GLENIC

        ( extrait du livre "le rail en Creuse" de Robert Rivet)
     Avant que les trains passent sur notre beau viaduc, il fallut attendre qu'il coule encore beaucoup d'eau sous notre pont, voir même beaucoup trop d'eau, car la ligne Guéret - La Châtre n'était pas comprise parmi les lignes à construire par la compagnie d'Orléans dans la convention du 16 février 1891. Ce n'est que dans celle du 17 juin 1892, approuvé par la loi du 20 mars 1893 que la compagnie d'Orléans fut autorisée à inclure le parcours de Guéret - La Chatre.
  Après les études de tracé et des études kilométriques et en conclusion de son rapport, M Dreux notait, quel que soit le tracé adopté ( la ligne Guéret - La Châtre) ne constituera pas une brillante opération au point de vue des recettes de la compagnie exploitante. La construction de cette ligne ne donna pas lieu à des prises de positions passionnées.
 La période d'attente qui s'ensuivit fut mise à profit pour étudier le meilleur itinéraire possible. C'est ainsi que les 6 et 13 octobre 1894 fût présentée une variante du tracé occidental desservant aussi Genouillat et plusieurs autres localités situées sur le tracé Est.
  La décision ministérielle tardant à venir, le conseil général de la Creuse décida, au cours de sa session du 22 aout 1895, d'accorder une subvention de 4000 francs par kilomètre de voie située dans le département. Cette initiative débloqua la situation. Le ministère approuva et autorisa la mise à l'enquète du dossier, le 22 octobre 1895.
  On peut dire que c'est grace à l'effort financier consenti par le département, que le projet de la ligne de chemin de fer Guéret - La Chatre put enfin se concrétiser.
 Cette voie ferrée fut déclarée d'utilité publique le 16 décembre 1896, la concession revint à la compagnie d'Orléans et son inscription fût portée au budget de 1898.
 La longueur de la voie nouvelle à construire était de 67,700 kilomètres, dont 46 kilomètre en Creuse. En ajoutant les parties extrèmes entre les points de raccordement au ligne existantes et les gares terminales Guéret et la Chatre, la distance totale entre ces deux villes s'élevait à 75,5 kilomètres.


   (photo extraite du livre la Creuse oubliée )

  Une compagnie du 5 èm génie fut chargée, à titre d'exercice, de la pose des 15 premiers kilomètres de voie, à partir de Guéret. Le rayon minimal des courbes était de 200 mètres et la déclivités maximales limitées à 25 milimètres par mètre. La ligne culminait à 462,50 mètres d'altitude à Champsanglard. Pentes et rampes constituaient environ 70 % du tracé et les paliers 30 % seulement. Elle comportait trois ouvrages d'art relativement importants avant de pénétrer dan l'Indre.
  Le viaduc de la Glane près de St Fiel ( 12 arches en plein cintre de 10 mètres d'ouverture). Sa longueur totale est de 152,20 mètres.
  le viaduc de Genouillat ( 16 arches en plein cintre de 10 mètres d'ouverture) situé à 300 mètres de la station de Genouillat - Chatelus, sa longueur totale est de 208,60 mètres.
 Et notre viaduc de Glénic ( 16 arches en plein cintre de 10 mètres d'ouverture) édifié à 450 mètres de la station, sur la Creuse, sa longueur totale atteint 202,10 mètres pour une ouverture totale de 160 mètres, la hauteur au dessus de l'étiage est de 17 mètres, la voie est en palier et en courbe de 300 mètres de rayon. La construction a débuté en mars 1902 pour s'achever en octobre 1905, le volume de la maçonnerie a été estimé à 7331 m3 et le prix de revient total s'est élevé à 295300 francs soit à 1461 francs le mètre linéaire.
 Un quatrième viaduc, de moindre importance, fut également construit dans l'Indre, enjambant la Vauvre au moyen de 5 arches de 8 mètres et une longueur totale de 54 mètres.
 La construction de ces ouvrages, tous en maçonnerie avec la pierre du pays, pour Glénic extraite de la carrière de Villegondry, granit bleu gris ressemblant au granit du Maupuy près de Guéret. La construction constitue une dépense considérable eu égard à la longueur de la ligne. Leur financement fût supporté en quasi totalité par l'état (97 % environ).
 D'autre ouvrage moins important  sur Glénic, tel que le pont rail ( lieu dit le Pont ), le ponceau ( lieu dit la gare ), pont rail ( lieu dit Villelot), ponceau ( lieu dit moulin de Chibert ), pont rail ( lieu dit Vaumoins), pont rail ( lieu dit Bonnavaud, actuellement détruit), la pierre venait tous de la carrière de Villegondry, l'acheminement des pierres s'éffectua par charette

                    
       pont rail (lieu dit le pont)                                                                                                                         le ponceau (lieu dit la gare)

                     
           
    pont rail (lieu dit Villelot)                                                                                                 ponceau ( lieu dit moulin de Chibert)
                    
                                                                                                        
          
 pont rail ( lieu dit Vaumoins)                                                                  à la place de ce carrefour il y avait le pont rail ( lieu dit Bonnavaud)

 ( Voir site de Jacques Mautrait. La creuse ferroviaire)http://perso.numericable.fr/j-mautrait/LaCreuseFerroviaire/LigneGueretLaChatre/LigneGueretLaChatrePage1030.htm
 En ce qui concerne les batiments de quelques importance, il y avait à construire 2 haltes, dont une en Creuse( St Fiel) et 10 stations, dont 7 en Creuse ( Glénic, Jouillat, Champsanglard, Bonnat, Genouillac-Chatelus, Mortroux- Nouziers, La foret du Temple).
 Pour l'alimentation en eau des machines à vapeur, 3 prises d'eau suplémentaires étaient nécéssaires, à Genouillac- Chatelus, Glénic et St Denis de Jouhet dans l'Indre. L'installalion comportait un réservoir métallique de 100 m 3 supporté par une colonne creuse en maçonnerie.

            
                    prise d'eau                                                                                                                                  
  La construction de la ligne fit appel à de nombreux métier, bûcheron, terrassiers, maçons, carriers, charetiers ect... Ces hommes qui étaient étrangers au pays se déplaçaient au fur et à mesure des travaux. Les camps comptaient plusieurs centaines d'homme. S'y ajoutaient les chevaux, mulets, boeufs, des ateliers pour l'entretien et la réparation des outils.
 Pour la première fois depuis le début de la construction des chemins de fer en Creuse, se posèrent pour cette ligne, des problèmes de relations entre ouvriers de nationalité différente et on entendit parler... déjà... de licenciements à la manufacture d'armes de St Etienne. Selon un rapport de gendarmerie datant de 1904, "300 ouvriers français employés aux travaux de terrassement du chemin de fer de Guéret- La Châtre se sont réunis en bande le 9 avril courant, pour s'opposer par des menaces à l'embauchage d'ouvriers Italiens". Le rapport précisait en outre que les ouvriers Français craignaient une perte de gains. 
 
Les tarifs horaires ou des prix pour des matériaux ou des ouvrages confectionnés, prélevés dans le règlement définitif de l'entreprise Gominet Pierre, Patissier et Gouvernaire successeurs, bordereau des prix supplémentaires. Ces tarifs donnent quelques indications sur le prix de la main d'oeuvre à cette époque sur de tels chantier.
 Heure de chef de chantier 1 francs; de terrassier 0,45 francs; de maçon 0,70 francs; de manoeuvre 0,40 francs; kilogramme de ciment 0,094 francs; kilogramme de fer 0,65 francs; déblais de la tranchée) n° 9) 1,20 francs; fossée de droite de la tranchée( n° 2) pour sujetions d'exécution sous l'eau 4,15 francs; fouilles du viaduc et des déblais de dérivation et d'enrochement de la Creuse 2,50 francs, ( prix pour le viaduc de Glénic). ( la Creuse oubliée de Michel Blondonnet)
  
La dernière ligne construite dans le département Guéret- La Châtre fût ouverte le 1 juillet 1906 et inaugurer le 15 juillet, en présence de M Barthou ministre des travaux publics.
 Celui ci arriva à 8h12 à Guéret, par train spécial, accompagné de M le préfet de la Creuse. Le ministre fut acceuilli par les autorités locales, parmi lequelles: M Villard sénateur maire de Guéret, MM Defumade, Desfarges, Judet, Simone respectivement députés de Guéret, Bourganeuf, Boussac, Aubusson. Le programme de la journée débuta par l'inauguration de l'école maternelle des filles place Varillas. Suivit d'un banquet réunissant les invités dans la chapelle de la Providence. Discours, voeux, toasts, se succédèrent auquels M Barthou répondit avec bonne humeur. Les sujets de conversations était assez peu de la ligne Guéret- La Châtre. Seul M Defumade, osa demander au ministre s'il s'interessait à la question des chemins de fer en Creuse.
 A 13h15, le cortège se dirigea vers la gare. Sur le quai, la fanfare de Guéret  joua un dernier morceau que le ministre applaudit lui mème avant de regagner son train spécial, partant en direction de la Chatre.

  
  Cette ligne eut, une existance éphémère, elle fut fermée définitivement au trafic voyageurs le 1 juillet 1939, après 33 ans de bon et loyaux services. Quant au trafic marchandises, il fut définitivement interrompu d'Aigurande ( Indre) à Guéret le 18 mai 1952. La commune de Glénic s'est portée acquéreur du viaduc au moment ou un entrepreneur voulait l'exploiter comme carrière à ciel ouvert risquant de réduire à néant ce précieux patrimoine.
 Aujourd'hui, l'ancienne voie ferrée est tronçonnée en parties privées, piste agricoles ou chemins de randonnée.



             

         
          
             la gare                                                                         
    
      
 L'église de Glénic
 L'épidémie de Glénic en 1789
 Mystère au moulin de Chibert
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   LE CRIME DU VIADUC

  A Glénic, la voie ferrée qui conduit de Guéret à la Chatre franchit la Creuse sur un viaduc. Il ne servit pas longtemps, la voie fut rapidement abandonnée, mais en 1920, les trains y passaient encore.
 Près du viaduc, on trouve le village de Pouzadour. La vivaient les époux G, en compagnie de Pierre T qui avait épousé leur fille. Ils occupaient duex maisons ou ils mangeaient et ou ils couchaient. La proximité est souvent source de conflits. Le vieux G n'avait pas très bon caractère et dans les discussions, sa femme se rangeait souvent du coté de son gendre plutot que du sien.
 T avait 26 ans, de l'énergie, des projets et il aurait voulu travailler la propriété selon des méthodes plus modernes que celles de son beau père. Il aurait souhaité qu'il se dessaisisse de ses terres pour les lui confier. L vieux ne voulait rien savoir. Le tout valait bien dans les 20 000 francs. Ce n'était pas rien. Il n'était pas de jour sans discussions, colères, scènes violentes. Comme il sentait que sa femme, sa fille et son gendre faisaient bloc contre lui, G avait décidé de quitter son foyer. Profitant du fait qu'il possedait deux maisons, celle du haut et celle du bas, il prenait ses repas avec les autres dans celle du haut, mais il allait coucher seul dans celle du bas. Pour aller de l'une à l'autre on passait sous les fenètres des soeurs Busselet. Les deux femmes vivaient sans homme et travaillaient seules la propriété.
 Le soir du 16 octobre 1920, il pleuvait avec violence. Il tombait une pluie froide qui n'incitait pas à trainer dehors. Les deux soeurs, à leurs retour des champs, étaient rentrées trempées et glacées. Elle s'étaient séchées devant la cheminée et dès qu'elles eurent avalé leur soupe, elles s'étaient mises au lit. A peine étaient elles couchées qu'elles entendirent, dans le sentier qui passe sous leur fenètre, des éclats de voix. Curieuse, sans allumée la lampe, elles collèrent leurs yeux à la vitre et malgré l'obscurité et la violence des bourrasques, elles reconnurent G et T, debout, face à face dans le chemin. G disait à son gendre: "tu est un voyou !" T semblait avoir bu, mais étant donné le mal qu'elles avaient à bien le distinguer, elles n'étaient pas sures qu'il fut saoul. T donc et ça elle le virent très distinctement, abattit son baton sur la tète de G . Le vieux tomba dans l'herbe en poussant des cris et son gendre lui assena un second coup de baton sur la tète pour qu'il se taise définitivement.
 Si l'on se rapporte au témoignage des soeurs Busselet, elles dirent que leur premier réflexe fut d'aller porter secours au malheureux qui gisait dans la boue et qu'elles aimaient bien. Mais, tout en s'habillant, elles songèrent que T pourrait bien revenir et vouloir les tuer pour suprimer les témoins. Elles restèrent donc calfeutrées dans la maison et bien leur en prit, car le meurtrier revint en effet, il se pencha sur son beau père, lui inclina la tète à droite et à gauche et voyant qu'il était inconscient, il le chargea sur ses épaules et l'emporta vers la maison. Les deux soeurs ne virent pas les épouses. Elles s'attendaient à ce qu'elles viennent les chercher pour donner des soins à la victime, mais personne ne vint. Il n'était pas question de dormir après de pareilles péripéties. A peine s'étaient elles recouchées, terrorisées, les yeux grands ouvert dans l'obscurité de leur chambre, alors qu'il était à peu près minuit, elles entendirent des bruits de pas. Ces pas se dirigeaient vers le viaduc. Une heure plus tard, à nouveau un homme marchait dans le chemin, il revenait en sens inverse. Les soeurs Busselet confirment qu'elles n'avaient pas fermé l'oeil de la nuit et que entre 4 et 5 heures du matin, elles entendirent à nouveau des bruits.
 Le lendemain, qui était le 17 octobre, des passants découvrirent vers 9 heures du matin, au pied d'une pile du viaduc, le corps d'un homme.Il était étendu, la tète sur son bras et semblait dormir. Sa ceinture était enroulée autour de sa tète comme si on avait voulu comprimer une plaie pour empècher le sang de s'épandre. Il avait l'oeil gauche tuméfié et le crane défoncé. L'un des passants dit qu'il le connaissait, que c'était François G qui habitait à Pouzadour. Il respirait faiblement, paraissait à bout de forces. Ils le transportèrent d'urgence à son domicile, mais il expira deux heures plus tard.
 Les gendarmes notèrent que seul le bas de ses jambes était mouillé alors qu'il pleuvait depuis plusieurs heures, ce qui laissait à penser que la victime avait été transportée ou on l'avait trouvée après qu'on lui eut provoqué ces vilaines plaies.
 Le juge d'instruction, M Bergeron, se rendit sur place et commença d'interroger la famille et les voisins. La femme de la victime déclara tout ignorer des circonstances du drame et T, mème après qu'on lui eut signifié le témoignage des soeurs Busselet, nia toute participation à l'homicide. Pourtant, le témoignage se fit plus lourd encore quand elles racontèrent que le 17 octobre, T qui était très pàle et semblait très fatigué, leur avait demandé ce qu'elles avaient déclaré à la justice. Après leur réponse il partit fort mécontent. Le mème jour, sa belle mère vint à son tour leur rendre visite et les questionna sur le mème sujet. Elle écouta leur récit et les quitta en disant: " ça va nous faire pendre, ça nous rend bien coupables."
 L'autopsie révéla une fracture du crane, ce qui ne surprit personne, et c'est le 28 octobre qu'on enterra François G. Ce mème jour, juste après les obsèques, sa femme et son gendre furent arrètés et conduits à la prison. On remarqua que ni l'un ni l'autre n'avaient donné signe de peine lors de la cérémonie. Celui qu'on appelait le vieux n'avait que 48 ans.
 T passa en jugement à la séance d'assises du 20 janvier 1921. L'audience était sous la présidence de Me Rigaud, Me Ravoux était au ministère public et Me Arfeuillere, à la défense. Malgré le témoignage accablant des soeurs Busselet, malgré la cohérence parfaite des faits qui montraient bien qu'il avait porté son beau père sous l'arche du viaduc dans le but de faire croire à une chute accidentelle, malgré la relation de leur profonde dissension, T nia toujours.
 Ont lui reprocha d'avoir été violent, d'avoir participé à des baguarres et il fut accusé d'avoir volontairement donné la mort au sieur G, crime prévu et puni par les articles 296 et 304 du code pénal.
 A la suite de quoi, il fut ondamné à 10 ans de réclusion. Dans la plupart des cas, la peine prononcée, le condamné disparait au yeux de l'opinion. Il tombe dans les oubliettes carcérales sans d'autres contacts et encore pas toujours, que sa famille et ses proches. Il n'en fut pas de mème avec T. Il partit purger sa peine à Perpignan et pendant sa détention, il se familiarisa avec le travail du liège, ce qui n'est évidemment pas une spécialité de la Creuse ou les chènes ne donnent que des glands. Bref, quand il sortit, après avoir bénéficié d'une libération anticipée, il avait appris un nouveau métier et décida de se lancer dans la fabrication des bouchons. Il ne revint pas tout de suite et commença à créer une petite entreprise dans le midi, mais le temps passant, le désir de rentrer chez lui revint. Il retourna près du viaduc ou les trains avaient définitivement cessé de circuler, signe que les temps avaient bien changé. C'est près de la gare, qu'il ouvrit sa fabrique et mena une existance honnete et laborieuse dont il sut tirer profit pour vivre dans une agréable aisance.
 Passant auprès des arches de granit bleu qui enjambent toujours la Creuse, il ne pouvait pas ne pas penser à ce qui avait eu lieu.
 "Ces choses maintenant sont comme si elles n'étaient jamais arrivées;"
    
    

 
Extrait du livre "les grandes affaires criminelles de la Creuse" de Jean Marie Chevrier

 
L'épidémie de Glénic en 1789
  Mystère au moulin de Chibert

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     L'EGLISE DE GLENIC

               
     

  Perchée en haut de ses 349 mètres d'altitude, l'église de Glénic dédiée à la nativité de la vierge, date de la fin du XIèm siècle et du début du XII èm siècle.
 Dépendante de l'abbaye bénédictine de Saint Augustin de Limoges, elle aurait été acquise par Raymond De Beinac, mort en 1182. L'église a été remaniée puis fortifiée dans la première moitié du XV èm siècles. En 1612 le prieuré fut uni à perpétuité à la mense conventuelle de l'abbaye de Saint Augustin dont l'abbé pris alors le titre de prieur de Glénic. La nef fut allongée de 2 travées et revoutée d'ogives, le choeur surélevé et flanqué de 2 tourelles.
 A la date du 4 aout 1693, il fait mention d'une inhumation, dans le cimetière de la paroisse de Glénic au dessous de la petite église, ce qui semble indiquer qu'il existait à cette époque une seconde église moins importante, vraisemblablement une simple chapelle construite dans l'un des cimetières. La paroisse avait alors, en effet deux cimetières, comme en font foi plusieurs actes:
 Le 25 septembre 1679, il est fait mention d'une inhumation dans le petit cimetière proche de l'église.
 Le 1 avril 1728 une inhumation est faite dans un des cimetières de l'église de Glénic.
 Le 3 octobre 1729, il est procédé à une inhumation dans le grand cimetière de l'église paroissiale de notre dame de Glénic.
 En outre, j'usqu'en 1776, un assez grand nombre d'inhumations de prètres, nobles, bourgeois, artisans, laboureurs, ect ont été faite dans l'église, notamment dans la chapelle de Saint Blaise, patron secondaire de la paroisse, et dans la chapelle de Saint Sébastien, aujourd'hui chapelle de la Sainte vierge.
 Les principales sépultures faites dans l'église sont les suivantes:
 4 juin 1676 Gabriel TACQUENET, seigneur de Villely
 16 janvier 1685 Silvain TACQUENET, écuyer, seigneur de Chanterane
 15 aout 1685 damlle Marguerite VILLATTE, épouse de Mr Guillaume Dupict, seigneur de la Brousse
 25 novembre 1685 Guillaume DUPICT, seigneur de la Brousse
 27 octobre 1686 Antoine HOMEDIEU, curé de Glénic
 6 mars 1688 Jean ROBERT, prètre de la communauté de Glénic
 9 janvier 1694 Maitre Silvain ROBERT, notaire royal
 4 mars 1694 Antoine ROBERT, prètre de la communauté de Glénic
 29 aout 1695 Antoine FRIZE, prètre de la communauté de Glénic
 18 avril 1713 Louis BENETTON, lieutenant de la brigade des gabelles du pont de Glénic
 4 février 1730 René NADAUD, seigneur de Ecures
 1 avril 1730 Antoine FAYOLLE, prètre de la communauté de Glénic
 2 février 1736 Damelle Marie TACQUENET, épouse de Silvain Fayolle, seigneur de Villely
 4 décembre 1739 noble Marguerite  DE LA CELLE, épouse de Michel Fayolle, seigneur de Villeraput
 2 avril 1742 Pierre FAYOLLE, seigneur de Villeraput
 23 septembre 1744 maitre Jean FRIZE, notaire royal
 31 octobre 1747 Marie DRUILLETTE, épouse de Jean Fayolle, seigneur de Peyzat
 13 avril 1754 Jean FAYOLLE, seigneur de Peyzat
 29 mai 1760 Etienne COUCHY, vicaire de Glénic.
    
Bénédiction des cloches
 Le 15 octobre 1675 a été procédé à la bénédiction d'une cloche par le curé Homedieu, laquelle a eu pour parrain le noble Jacquin Jossé et pour marraine la damoiselle Sylvaine Rollin, a été donné à la dite cloche le nom de Sylvaine.
 Le 19 octobre 1788 a été fait la bénédiction de la petite cloche de Glénic par le curé De Laplagne. Le parrain a été Jean Batiste Perronneau, avocat en parlement, seigneur de Glénic, les Ecures, Villelot et autres lieux et la marraine, demoiselle Anne Dissandes Peronneau sa brue.
 Aucune des deux cloches ne subsiste, elle ont du disparaitre pendant la période révolutionnaire.

 
    inscription de l'église
 Cette inscription était recouverte de platre et de badigeon et c'est un décapage des sculptures de l'église éffectué en février 1942 qui la fit découvrir. Elle se trouvait sur un des culots à personnages de la retombée de la voûte, au dessus de la tete en buste engagé sur le mur nord, entre la deuxième et la troisème travée.
 Cette partie de l'église (les trois premières travées) fut voutée vers la fin du XVè siècle, comme le prouve la clef de voûte en pendentif.
            
      (dessin de l'abbé Michel PENICAUT)
 On peut lire OH.HT initiales d'un personnage qui ne devait pas etre nommé, NOUS TROIS. CA (châmes) et la date, 1543.
 Il s'agit sans doute d'une cachette pour y dissimuler des objets lorsqu'on apprit l'alliance de Charle QUINT et d'Henri VIII contre la france.
 Effectivement, derrière le culot, que l'abbé Michel PENICAUT à fouillé en avril 1942, se trouve un espace vide qui semble être une cachette. Il n'y avait rien dedans.

 Inscrite au titre des monuments historiques en 1926, au XIX èm siècle, l'église ce trouve en mauvais état, en 1974 on effectue la restauration des peintures murales dégagée ( chute d'Adam et Eve ). En 1995 la restauration de la charpente et de la réfection de la toiture est neccéssaire pour une mise hors d'eau, des travaux d'urgence sont effectués sur la nef.
 En 1997 les travaux ont consisté à assurer la stabilité de l'édifice, menacé par une altération des fondations et du rocher sous- jacent. Pour parer à l'écartement des murs au sol, des tirants horizontaux ont été forés dans le sol de l'église et ancrés dans les longrines en béton armé placées sous les murs transept. Pour arrèter  la poussée des voutes, des pinces en béton ont été placées au dessus des arcs doubleaux du choeur et de la nef.
 Des archéologues ont permis de mieux comprendre l'évolution de ce site religieux. En 2003 ont été découvert par des ouvriers de nombreux blocs de granite taillés de la période antique et médiévale. Des blocs gallo romains du II èm siècle servant de fondation, des sarcophages médiévaux avec leur couvercle et des tombes en coffrage de terre cuite du VII èm siècle. Un caveau funéraire est découvert sous l'une des deux chapelles latérales datant du XV èm siècle.
 Depuis 2007, les travaux permettant de remplacer la chape de béton par du granite et des tomettes confirment les nombreuses inhumations à l'interieur de l'édifice entre le XVII èm et le XVIII èm siècle. Les peintures murales décoratives ont été restaurées, les élévations interieures et les voutes remise en état, du mobilier neuf a été acquis, le chauffage installé et la cloche automatisée.
 De plus au cours de ces fouilles et travaux, des bijoux (XVII èm) et des armes ( XVI èm) ont été retrouvées. L'ensemble des découvertes sera présenté au public sous forme d'une exposition permanente dans l'église. Au terme de ces travaux, les archéologues pensent que le promontoire de Glénic a vu s'écouler 19 siècles d'histoire: Un édifice monumental a été érigé au II èm siècle construit par Lucius Paccius, que l'on peut raisonnablement identifier comme son tombeau et celui de sa famille. Cet édifice, de construction soignée, sera par la suite partiellement ou entièrement démonté pour laisser place à une nécropole dès la période mérovingienne au VII èm siècle et c'est à cet emplacement que l'église actuelle fut construitre à la fin du XI èm et au début du XII èm siècle.
  Un linteau gallo- romain portant cinq lignes de texte retiré des fondations de l'église, les lettres relatent, bien sur en latin, sur cinq lignes l'épopée de Daccius et des siens. Elles évoques son ascendance et sa descendance, j'usqu'a un certain Paccia. Le linteau, qui ornait sans doute l'entrée du monument voulu par Daccius, va donner lieu à des études.
 Cinq campagnes de travaux ont été nécessaires de 1995 à 2009 pour maintenir l'église en état de conservation et pour la mettre en valeur tout en préservant son authenticité, a rappelé le maire Jean Claude Chevalieras lors de la messe inaugurale le 20 février 2010.
 De nombreux concert ont lieu dans l'église pour plus de renseignement s'adresser à la mairie de Glénic.
        Horaires d'ouverture de l'église: en semaine: aux heures d'ouverture de la mairie, week end, jours fériés et vacances de 9 heures à 18 heures

 
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L'EPIDEMIE DE GLENIC EN 1789


  Il s'agit de faits qui se passèrent à Glénic, dans le canton de Guéret, dans un site habité depuis une haute antiquité, puisqu'on y a reconnu un souterrain- refuge et des matériaux romains dans un pont de la Creuse.
 Le bourg était en bon air, à 358 mètres d'altitude et dominant la rive droite de la Creuse. Cependant, de janvier à mai 1789, la paroisse de Glénic fut victime d'une épidémie dont la première attaque, violente, parait avoir été suivie d'une recrudescence à la fin du printemps.
 Au cours du XVIIèm siècle, l'administration provinciale chargeait des medecins de ce rendre dans les localités pour y combattre les épidémies.
 Glénic fit donc appel aux autorités de Guéret, qui déléguèrent Pierre CUISINET, chirurgien juré de la ville et des épidémies.
 En 1789, Pierre CUISINET s'employa avec constance et dévouement, mais les temps déjà troublés; Les partis ennemis se formaient, on attaqua le praticien qui avait besoin de gagne sa vie et qui tenait à la réparation de son honneur. Il fit appel à J B BARAILON, medecin en chef des épidémies de la région et lui envoya un dossier concernant sa défense. La lettre adressée à BARAILON, est accompagnée d'un extrait des registres de la municipalité de Glénic, en date du 8 novembre 1789, qui mentionne les noms de plus de soixante cinq syndics et habitants de la commune. Le dimanche, à la sortie de la messe, les habitants s'étaient réunis, avaient tenu conseil et adopté en faveur du chirurgien, qui les avait soignés pendant l'épidémie, un ordre du jour qui estimait à soixante le nombre des journées que le praticien leur avait consacrées, à travers les intempéries et les difficultés des chemins, pour se heurter souvent au mauvais vouloir des malades.
 D'après un document fourni par Pierre CUISINET, on peut se rendre compte de la violence de l'épidémie: Elle atteignit plus de 150 personnes et fit plus de 50 victimes.
 N'est il pas possible, de connaitre un peu mieux la nature de la maladie ? Au premier abord, il semble que la chose soit aisée, puisque le chirurgien de Guéret reconnaissait les symptômes d'une épidémie qui avait sévi dans le district de Noyon. Mais la collection du journal de medecine qu'il site est rarissime et la vérification ne fut possible que grâce à l'obligeance de M Emile CHATELAIN.
 D'après un extrait du journal de médecine de mai 1789, il est question, non pas d'une seule épidémie, mais de deux qui paraissent distinctes. L première, décrite par DUFOUR, médecin des hopitaux et des épidémies dans le districts de Noyon, est qualifiée de " pleuro- péripneumonie, accompagnée de fièvre pudrique maligne, qui a régné à Lassigny ". La seconde épidémie, qui régna à Blérancourt était " une fièvre scarlatine miliaire ".
 Si la maladie était bien celle que le docteur DUFOUR diagnostiqua, et d'ailleurs, lors de l'épidémie de Follette, c'est à dire de grippe, qui avait atteind, à Paris, en 1733, un tiers de la population, les chirurgiens ne firent que des injections du matin au soir.
 Evidemment il serait peu scientifique d'assurer que l'épidémie de Glénic, en 1789 fut causée par l'alliance néfaste, aujourd'hui bien connue, de pneumocoques, de streptocoques, de microcoques et de coccobacilles de Pfeiffer; Mais cependant il faut retenir que la maladie de Glénic était assimilée par CUISINET à celle de Lassigny et il parait vraisemblable que celle çi était une grippe infectieuse.
 La délibération de Glénic interessa puisqu'elle fait revivre la population d'n village de Creuse. C'est le vieux Glénic qui parle, qui soutient de sa voix reconnaissante le médecin qui lui donna ses soins avec un zèle patient.
      Extrait des registres de la municipalité de Glénic
  Aujourd'hui huitième jour du mois de novembre mille sept cent quatre vingt neuf, jour de dimanche, à issüe de messe de paroisse qui a été dite et célébrée dans l'église paroissiale, nous Alexis FAYOLLE de Villeraput, syndic de la municipalité de la dite paroisse de Glénic, ayant invité les habitants à se rassembler autour de nous pour ouir la lecture de différents décrets de l'assemblée nationale, sanctionnée par sa majesté, et qui lui sont parvenus pour en faire la publication et proclamation, sont comparus François ROCQUES, syndic de la dite paroisse, Jean THOMAS, Jean DELAGE, Pierre PARRAIN, Jean CHATEAU....., Jean BOURLIAUD, Sylvain DUFOUR de Villelot....., Pierre CACARD, le sieur Jean Louis BEAUFILS de Peyzat ( trop nombreux pour tous les cités) et autres principaux habitants de la dite paroisse....., en présence desquels nous avons fait lecture, publication et proclamation des décrets de l'assemblée nationale.....
 Et avant de congédier la dite assemblée, nous avons cru devoir lui exposer que le sieur Pierre CUISINET, chirurgien juré de la ville de Guéret et des épidémies, en conséquence des règlements rendus par le commissaire départi de la généralité, en l'année 1786 concernant les épidémies...., s'étant transporté en cette paroisse de Glénic pour y traiter les différents habitants atteinds de l'épidémie, qui la désolé à deux reprises dans les premiers mois de la présente année....., de voir ses services constatés, nous invitions l'assemblée à délibérer sur cet objet et à rendre à la vérité l'hommage qui lui était dû....., des journées employés par le dit sieur CUISINET et portées dans ses états au nombre de cinquante neuf ou soixante, qu'il doivent aussi à la vérité de certifier que les services ont été gratuits, et que la pauvreté de la paroisse a été le seul motif qui l'ait déterminé à recevoir au chirurgien des épidémies de ce département.....
 Fait et dressé le présent procès verbal pour servir et valoir ce que de raison et avons signé avec les comparants signataires, les autres ayant déclré ne savoir signé.

  Le réquisitoire du 3 mars 1789 par l'état certifié du 20 février 1789 indique 17 morts avant les secours, 7 pendant le traitement dont 3 enfants de 8 et 12 ans et 4 qui ont refusé tout secours, reste 3.
 Par autre état certifié du 20 février 1789, 68 malades traités, 39 journée ont été employées au traitement.
 Par autre état certifié du 27 mai 1789, 34 morts en l'absence des gens de l'art, 2 ou 3 pendant le traitement.
 20 autres journées employées au traitement certifié le 17 mai 1789, 86 autres malades traitée en mars, avril, mai. Au total 51 victimes et plus de 150 malades.
 
   Quelques personnes décédés de l'épidémie:
 Silvaine BONICHON décédée le 29 décembre 1788 à Villemome à l'age de 23 ans
 Marie Suzanne ROBERT décédée le 4 janvier 1789 au pont à l'age de 35 ans
 Jacques CHAMPAGNIERE décédé le 6 janvier 1789 au Ecures à l'age de 27 ans
 Pierre PRUCHON décédé le 8 janvier 1789 à Villeraput à l'age de 10 ans
 Marie LASSEUR décédée le 10 janvier 1789 à Villemome à l'age de 34 ans
 Jeanne AUFORT décédée le 15 janvier 1789 à Peyzat à l'age de 8 ans
 Jeanne CHASSAGNON décédée le 1 février 1789 à Villemome à l'age de 11 ans
 Jeanne MICHELET décédée le 22 février 1789 au bourg à l'age de 15 ans
 Jean MANDONET décédé le 9 mars 1789 à Lavaud à l'age de 42 ans
 Suzanne CHARRON décédée le 3 avril 1789 au Bourg à l'age de 29 ans
 Silvaine MARTIN décédée le 16 avril 1789 au Bouchetaud à l'age de 17 ans

   Le grand nombre des décès relevés pendant de courts laps de temps, à diverses époques du XVIIIè siècle, permet d'affirmer la fréquence d'épidémies qui, parfois, ont revêtu un caractère très grave.
 Du 23 décembre 1753 au 12 mai 1754, 31 inhumations dont 23 d'enfants eurent lieu dans la paroisse.
 Du 1 janvier au 26 avril 1757, il fut procédé à 93 inhumations, dont un pic élevé en mars 42, il y en eut parfois trois ou quatre et même cinq le même jour.
 L'examen des registres paroissiaux permet de constater qu'aux XVII et XVIIIè siècles, la mortalité infantile était effrayante, on relève aussi de nombreux décès de femmes qui mouraient en couches où des suites de couches.

  (  extrait des mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse )
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  MYSTERE AU MOULIN DE CHIBERT

                        

  
François BRIDIER, 35 ans, veuf depuis le 4 décembre 1738 de Louise DEBORD qui était agée de seulement 27 ans à sa mort, résidait chez la famille de sa defunte épouse, au village de la Terranche, commune de Champsanglard, près du village de Bordas, ou  il exerçait son métier de laboureur. Son fils Jean agé d'un ans à la disparition de sa mère, était une proie facile. A cette époque, il était primordiale que le veuf devait retrouver une maman de substitution pour la survie de l'enfant.
 Non loin du domicile de François BRIDIER, à plus de 3 kilomètres à vol d'oiseau, à la métairie de Lasvy, toujours sur la paroisse de Champsanglard se trouvait Jeanne PIERROT, 28 ans, veuve elle aussi de Jean BRUNET. Ces deux là j'usqu'ici n'avaient pas eu une vie tant esperer, déjà veuf si jeunes. Ensemble ils se remarièrent rapidement le 9 février 1739, deux mois après le décès de Louise DEBORD, défunte de François.
 Jeanne, s'installa avec son époux à la Terranche, chez la famille DEBORD. S'occupant du petit Jean encore bien jeune, des travaux de la ferme et de ses devoirs conjugales.
 Un peu plus d'un an après leurs mariage, naquit Jeanne, née le 1 septembre 1740, suivit deux ans plus tard de Marie née le 1 novembre 1742 et encore Jean né le 27 septembre 1745, suivit de Anne née le 5 janvier 1749 et de Pierre né le 15 novembre 1750. Déja six enfant dont cinq  né entre 1740 et 1750, mais la famille BRIDIER n'allait pas s'arreter là, car un an après Pierre, le petit dernier, il y eut Denise et Silvaine, soeur jumelle nées le 21 novembre 1751.
 Au coeur de l'été à la Terranche, dans la maison mal éclairée, les nourrissons soeurs jumelle venaient de séendormir pour toujours, c'était le 28 aout 1752 et ce fut encore un drame qui venait de frapper la famille BRIDIER.
 Un an après cet épisode si douloureux, si difficile à surmonter, Jeanne donna naissance à un petit garçon prénommé Louis, c'était le 1 octobre 1753, mais il ne vécut pas longtemps, le 10 juin 1754 il rejoignit ses deux soeurs, là ou l'on ne souffre plus.
 La maison à la Terranche devient vite trop à l'étroit, la famille BRIDIER devait songer à quitter la maison de la famille DEBORD, qui elle aussi devenait de plus en plus nombreuses.
 C'est à la fin 1754 que, François BRIDIER agé de 50 ans, accompagné de son épouse Jeanne et de ses six enfants, laissant derrière lui les trois petites tombes de ses enfants, sur la paroisse de Champsanglard.
 Ils prirent le chemin en direction de Glénic, le long de la route s'égrenaient des pâturages, quelques champs ensemencés, des blés d'hiver et du seigle, des terres de labour et de ci de là, des bois de chêne et de hêtre. Ses penséés étaient perdues dans cette nature, quitter la vie de laboureur à celui de meunier n'était pas rien. Il aurait connu cette place au moulin de Chibert, grace à Louis PLUYAUD, maçon demeurant à la Terranche marié en 1750 avec Anne BRIDIER, veuve de Silvain VACHON. Je ne put retrouver leurs lien de parenté, mais ce qui est sûr, c'est que ces deux familles quittèrent Champsanglard pour faire chemin ensemble au Moulin de Chibert.
 Construire un moulin reste coûteux, seuls l'aristocratie et les ordres religieux peuvent prendre en charge un tel investissement. Chaque seigneur entreprend la construction de cette usine sur son fief et en cède aux meuniers le droit d'exploitation contre le paiement d'un loyer et la charge d'entretien. Jusqu'a la révolution, les seigneurs exercent un véritable monopole, en instaurant l'obligation d'utiliser le moulin banal, pour toute personne habitant dans l'aire du moulin, dite banlieux, fixée approximativement à une lieux. Cette obligation en sera le cas pour celui de Chibert, comme en témoignent certain document au archive départementale.
 Nos deux familles arrivent donc au moulin de Chibert situé sur la Creuse près de Glénic et l'expression "on y rentre comme dans un moulin", devait s'adresser aux meuniers de ce moulin, car entre 1743 et 1754, cinq meuniers prirent places dans ce moulin. Ce succéda Léonard PEINOT meunier décédé le 20 mars 1743 au moulin, agé de seulement 32 ans. Puis Victor RIBOULET meunier entre 1743 et 1750, décédé au moulin le 26 février 1750 agé que de 30 ans, suivit Pierre PHILIPONET, meunier entre 1750 à 1751, décédé au moulin le 12 mars 1751, agé de 40 ans, remplacer par Pierre GRASSON déja meunier au moulin des Rivailles à Jouillat, avant d'etre sur celui de Chibert entre 1751 à 1754, quittant les lieux pour laisser place à notre François BRIDIER à la fin 1754.
 Il y avait donc François, son épouse Jeanne et leurs six enfants, Louis PLUYAUD qui exerçait toujours son métier de maçon avec sa femme Anne BRIDIER, mais aussi un domestique au prénom de Gabriel, qui était déjà là.
 La vie au moulin allait de soi, François et sa famille vivaient grace au rétribution en nature des paysans. La farine était un élément essentiel dans la nourriture à cette époque là.
 Et un an après leurs installations au moulin, Jeanne donna naissance  à son neuvième enfants et au premier BRIDIER de Chibert, prénommé Antoine né le 20 septembre 1755. Mais le destin s'acharna encore sur eux, car le petit Antoine regagna la maison de dieu le 18 mars 1756, alors agé de 6 mois. Jeanne, 45 ans à l'époque, était déjà enceinte du prochain. Elle accoucha pour la dixième fois le 21 octobre 1756 d'un autre petit garçon répondant au prénom de Jean.
 Tandis que François, l'homme en blanc faisait tourner son moulin sous les yeux ébahis de ses enfants, regardant tourner autour de son axe, cette grande roue à aubes, entrainé par le courant de la rivière, faisait tourné une meule de granit sur une autre meule fixe, appelé meule dormante, provocant l'écrasement des grains de blé et devenir farine. Nourriture qui deviendra pain. Dans les campagnes, tout le monde va au moulin porter son grain à moudre, car l'essentiel du pain est produit à domicile dans des fours à pain individuels.
 François, l'homme en blanc, comme on disait de chaque meunier, dispose du droit de pêche dans ses retenues d'eau, son travail lui laissait du temps libre qu'il employait sur une exploitation agricole. Il ne cultivait pas mais fait de l'élevage. Les déchets de son et les grains oubliés lui permettaient de nourrir des porcs et des volailles qu'il revendra ensuite. Il fallait bien nourrir cette famille nombreuse.
 Tout allait bon train, en ce mois d'avril 1758, des nappes de brouillards s'accrochaient encore à cette époque de l'année dans les fonds humides de la rivière, transformant les arbres en créatures fantomatiques, mais une sourde inquiétude, une angoisse pesaient au moulin de Chibert, car entre le 9 et le 12 avril 1758, cinq personnes dont quatre de même famille périrent , quand aux autres ils durent priés.
 En effet pour  cette triste famille BRIDIER, qui avait connu déjà énormément de malheur, celui ci devait etre le pire. Quatre enfants dans un laps de temps très court décédèrent, il y eut le 9 avril 1758, les petites Anne 10 ans et Jeanne 17 ans. Deux jours plus tard le 11 avril, ce fut autour de Jean 18 mois et Pierre 7 ans, le lendemain, Gabriel 44 ans, domestique au moulin, natif du limousin comme en résulte son acte de décès.
 Une famille anéantie, mais que s'est il passé au moulin de Chibert ?, pour détruirent quatres enfants et un domestique, mystère!!!.
 Les recherches aux archives départementales n'ont pas parler, aucun document sur un éventuel meurtre, accident, intoxication ou épidémie sur ce mois d'avril 1758, aucun fait relaté nul part, que des hypothèses. Ecartant celui du meurtre qui est vraisemblablement peu propable; difficile d'échelonner 5 meurtres sur trois jours pour une même famille, de même que celui de l'accident.
 Reste l'intoxication ou une épidémie, en ce qui concerne ce dernier, en relevant sur les actes paroissiaux, les décès de l'année 1758 à Glénic où il y eut 42 décès et en les comparants aux années 1756 (41 déçès), 1757 (111 déçès), 1759 (75 déçès), 1760 (35 déçès), l'année 1758 fût une année normale, contrairement à celle de 1757. Sont ils morts d'intoxication ?, peut être!, se ne sont que des hypothèses.
 Toujours est il que François BRIDIER, son épouse et leurs trois enfants rescapés, Jean, 20 ans, enfants de sa première femme, Marie 15 ans et autre Jean 13 ans quittèrent le moulin de Chibert la même année, ainsi que Jean PLUYAUD et sa femme Anne, après avoir donné naissance à Louis PLUYAUD le 27 septembre 1758 au moulin.
 Ce n'est que 12 ans plus tard, qu'il y eut un autre naissance au moulin de Chibert et 18 ans pour un déçès.
 Le meunier Antoine GAUDARD précéda à François BRIDIER, ce dernier s'exila sur la commune de Roches avec sa famille. Les plaies ne ce sont pas refermées, cicatricées ou effacées entièrement, mais ils eurent un autre enfant, né à Roches vers 1760 au prénom de Pierre, retrouvé sur les actes de Glénic lors de son mariage le 18 janvier 1785 avec Silvaine MARTIN du Bouchetaud. Ses parents étaient décédées à son mariage.
 Nul ne sait si François BRIDIER et sa femme Jeanne PIERROT retourna au moulin de Chibert, où même à Glénic, mais leurs dépouilles resteront à Roches.

                                                                           
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